Répondre au commentaire


Christophe Honoré : La Belle Personne (2008) sticky icon

a.struve - Posted on 04 janvier 2013

 

 

En 2008 est sorti La Belle Personne, une adaptation cinématographique de La Princesse de Clèves par Christophe Honoré. Après Jean Delannoy (1961), Manoel de Oliveira (1999) et Andrzej Zulawski (2000), ç’a été au tour du jeune réalisateur français de nous faire partager sa « lecture » de ce célèbre roman de Madame de La Fayette. L’expression « nous faire partager » semble d’ailleurs particulièrement appropriée puisque le film a été diffusé sur Arte avant même sa sortie au cinéma.

Dans ce film, Honoré, quelque trois cents ans après la parution du roman, publié anonymement en 1678, transpose l’action dans le lycée Molière du seizième arrondissement de Paris. Bien qu'il ne soit pas le premier à oser une adaptation moderne de l’œuvre (Manoel de Oliveira et Andrzej Zulawski l’ont fait avant lui), son film apporte une nouvelle dimension en plaçant des adolescents au cœur de l’intrigue. Cela crée une rupture nette avec le roman de Madame de La Fayette qui, elle, a vécu à une époque où la période de la vie humaine comprise entre l’enfance et l’âge adulte n’était ni nommée ni étudiée. Le film, à défaut d’être aussi haletant et novateur que le roman, a le mérite de nous faire (re)découvrir l’histoire d’un point de vue adolescent. On y voit une adolescente mélancolique, Junie (la princesse de Clèves), accepter avec indifférence les avances d’Otto (le prince de Clèves), avant de  tomber passionnément amoureuse de son professeur d’italien (Nemours), interprété par Louis Garrel ― brisant  ainsi le cœur d’Otto qui, de désespoir, décide de mettre fin à  ses jours.

Le film s’achève sur  une course dans Paris et un dernier entretien entre les deux amants. Junie, fidèle à son modèle, refuse de vivre avec son professeur la passion  qui s’est emparée d’eux au premier regard. Elle soutient qu’elle ne pourra accepter la perte de l’être aimé, non plus que la jalousie qu’elle ressentira après avoir cédé à son sentiment, et décide finalement de s’éloigner de Nemours et du lycée Molière, non en se retirant dans une maison religieuse, comme c’était le cas dans le roman, mais tout simplement en quittant Paris.

Hélène Le Lostec – L1 Humanités

Répondre

CAPTCHA
This question is for testing whether you are a human visitor and to prevent automated spam submissions.
9 + 6 =
Solve this simple math problem and enter the result. E.g. for 1+3, enter 4.