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Jeux concertants

Salle Pleyel
Le 14 mai 2009

L'orchestre d'Ile de France proposait, du 10 au 14 mai la programmation "Jeux concertants", mettant à l'honneur des formes assez courtes, agréables, et très divertissantes.

L'orchestre national d'Ile de France propose une programmation variée qui nous permet de découvrir de nombreuses formes. Il a privilégié les pièces courtes pour la programmation "Jeux concertants", et a mis en avant des instruments solistes qui sont trop rares, comme le basson.

Présentation:

Wolfgang Amadeus Mozart
. Divertimento K 287
-  extraits

Ce divertimento a été commandé par la comtesse Lodron, soeur du prince archevêque de Salzbourg. Il a été sous-titré "musique de nuit" parce qu'il devait être joué pendant les bals. Ce divertimento est constitué de six mouvements, qui portent des noms agogiques (c'est-à-dire des références au tempo, comme l'Allegro) ou des pièces de danse, de menuets. Mozart a utilisé l'orchestration traditionnelle salzbourgeoise : deux violons, un alto, deux cors et une basse. Le cor doit sa présence à la proximité de la forêt et de Salzbourg. La forêt est très souvent présente dans la musique salzbourgeoise, et le cor la représente. Même si aucun bois ne peut s'inscrire dans ce cadre particulier qui est imposé à Mozart, il amène quand même de la nouveauté dans le traitement musical : il introduit des nuances. Dans le deuxième mouvement, le thème et les variations permettent à chaque soliste de se mettre en valeur. Les violons sont les plus présents, même si le troisième mouvement fait une petite place aux altos.

Joseph Haydn
. Symphonie concertante pour violon, violoncelle, hautbois et basson en si bémol majeur

Cette symphonie concertante a été composée au cours du premier séjour de Haydn à Londres, entre 1791 et 1792. Pour montrer sa virtuosité, il compose une oeuvre qui sollicite quatre solistes : le violon et le violoncelle ainsi que le hautbois et le basson.
L'orchestre expose les thèmes dans le premier mouvement, puis Haydn présente les solistes. Dans le deuxième mouvement, Haydn opère un retrait de la masse orchestrale pour mettre les solistes en valeur : il veut gommer la basse continue pour mettre en avant d'autres instruments que les cordes. Les vents sont désormais plus fiables, plus justes, grâce à une meilleure facture. Ce mouvement laisse une impression de musique de chambre. Haydn fait jouer les thèmes par des associations d'instruments assez inhabituelles : le violon joue avec le basson et le hautbois avec le violoncelle. Dans le troisième mouvement, la tradition baroque reprend le dessus avec une prédominance du violon. A la fin du XVIIIème siècle, le violon s'est définitivement imposé par rapport à la viole de gambe avec laquelle il a rivalisé pendant très longtemps.

Jean -Sébastien Bach
. L'Offrande musicale, Ricercare à six voix

Bach a composé ce ricercare en 1747, soit trois ans avant sa mort, au cours d'un essai de pianoforte[s] (l'ancêtre du piano qui a succédé au clavecin, permettant beaucoup plus de nuances que ce dernier). Le roi de Prusse, qui lui avait permis cet essai à sa cour, lui avait proposé un thème à partir duquel il a improvisé. Une sorte de jeu s'est ensuite installé entre les deux hommes et le roi lui proposa de nouveaux thèmes pour tester le compositeur sur l'improvisation. Mais Bach ne parvenait pas à avancer sur un ou deux thèmes. Il les a alors travaillés plus sérieusement et a publié un recueil de ces nouvelles improvisations : L'Offrande musicale. L'ouvrage est constitué de deux ricercari, dix canons et d'une sonate en trio.
Ce ricercare est à six voix parce que Bach est un spécialiste du contrepoint. Il présente tout de suite le thème, puis il le torture. Comme la formation est réduite, cela permet aux musiciens de jouer réellement ensemble, d'échanger.

Béla Bartók
. Divertimento pour orchestre à cordes

Ce divertimento est la dernière pièce que Bartók a composée en Europe. Elle date en effet de 1939, quand Bartók est désespéré par le nazisme et s'apprête à s'exiler aux Etats-Unis. Cette oeuvre fait  ressentir l'angoisse politique, mais elle dégage aussi de la sérénité parce que le compositeur se trouvait dans les Alpes au moment de sa genèse. Les deux premiers mouvements sont donc sombres, tandis que le troisième mouvement est plus divertissant parce que Bartók a utilisé les danses hongroises populaires.

Claire BARROIS (L2)

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