Cat Stevens : Lady d'Arbanville

 

 

  

My Lady d'Arbanville                          
Why do you sleep so still ?
I'll wake you tomorrow
And you will be my fill,
Yes you will be my fill

 

Nous avons tous une Lady d’Arbanville : une personne que nous aimons inconditionnellement et sans laquelle nous ne pouvons imaginer notre monde. Cette chanson de Cat Stevens me fait toujours frissonner, du premier accord au dernier. Ceci est sûrement dû à sa poésie  mais aussi à la relation particulière que j’entretiens avec elle.

Le jour où  je l’ai entendue pour la première fois, l’on était au mois de juin. Je me trouvais dans une église austère et les accords de guitares se mêlaient aux pleurs et à la voix rocailleuse de l’interprète. Les paroles enveloppaient le bâtiment d'un vent froid. Cette chanson, c’était un moment de douleur et d’incompréhension cristallisé en une mélodie.    

Cat Stevens, le compositeur, a écrit cette chanson alors que son amie, l’actrice Patty d’Arbanville, s’apprêtait à partir en tournage à New-York. Rien à voir, naturellement, avec le grand départ définitif qu’est la mort. Cependant, Cat Stevens  a vécu ce moment comme s’il perdait la personne qu’il aimait. Il a imaginé celle-ci glacée, blanche et endormie pour toujours. Et il s’est représenté en amoureux désemparé, qui ne comprend pas ce qui arrive à sa bien-aimée et songe à la réveiller pour qu’elle puisse enfin revivre. Il lui promet aussi de ne jamais la quitter. Chaque moment loin de l’élue de son cœur est pour lui une douleur. Mais cette promesse le réconforte certainement : quand on sait que la séparation sera longue, il est doux aussi de penser que, d’une manière ou d’une autre, on sera toujours avec celui ou celle qu’on aime. 

 

M.F. – L1 Humanités