Hang Over


quentin.revert - Posted on 07 juin 2010


 


Very Bad Trip

 
 
Ou Hangover (2009) en version originale, soit « gueule de bois » dans la langue de Molière. Au passage on peut s’interroger sur l’intérêt de remplacer un titre anglais par un autre… Mais cela fait longtemps que les distributeurs français marchent sur la tête et nous sortent des inepties de ce type. Après cette brève introduction au fourvoiement constant de traducteur inconscient, revenons au film en question ! Etant donné les précédents articles vous êtes en droit de vous inquiéter du traitement qu’il va subir… Rassurez-vous, comme la plupart des critiques et des spectateurs, j’ai trouvé cette comédie américaine de Todd Phillips extrêmement rafraichissante et très divertissante !

Tout d’abord l’histoire : quatre jeunes hommes s’en vont le temps d’un weekend à Las Vegas pour enterrer la vie de garçon de l’un d’eux. Jusque-là rien de bien original, mais la bande commence déjà à nous faire rire et l’on sent que, par exemple, la voiture qu’ils ont empruntés au beau père, ou leur esprit de cohésion, ne resteront pas intact au cours de ce voyage. Et en effet, une fois arrivés dans la ville du péché, après avoir loué une des chambres les plus luxueuses du Caesar Palace (« Heu César a-t-il vraiment vécu ici ? »), les voilà qui trinquent à Doug, le futur marié, sur le toit de l’hôtel. L’image s’accélère, le temps défile, la lune laisse place au soleil et l’on retrouve nos compagnons dans leur appartement, complètement ravagé avec les canapés en lambeaux, les tables retournées, un bébé dans un placard et un tigre dans la salle de bain. Jusque-là rien de bien problématique… Sauf que le marié est manquant et que son portable est resté dans l’appartement.

Le film n’est donc pas tant un enchainement de gags ayant pour protagonistes des gens ivres, que l’enquête désopilante de trois hommes, avec une « gueule de bois » monumentale et une amnésie temporaire qui laisse craindre le pire au vue de l’état catastrophique de la chambre. Le scénario est très bien construit et ne va jamais là où on l’attend, nous réservant toujours des surprises en se servant des clichés éculés du genre pour mieux les détourner et nous faire rire. Parce que l’on rit beaucoup ! Et cela on le doit en grande partie au trio, j’élimine volontairement Doug puisqu’il est manquant la plupart du métrage. Tant mieux diront les mauvaises langues. Ces trois acteurs que sont Bradley Cooper, le professeur playboy, Ed Helms le dentiste raisonnable et Zach Galifionakis le frère bizarre de la future mariée qui s’est incrusté dans la bande. C’est assurément le plus drôle avec son air de simplet et son physique de nounours barbu, mais aussi le plus fou ! Les deux autres ne sont pas en reste et savent se démarquer suivant les scènes qu’ils ont à jouer et les péripéties auxquelles ils font face. À noter la présence de la pétillante et magnifique Heather Graham (que l’on a pu voir dans Austin Powers, l’espion qui m’a tiré), pleine de fraicheur et de spontanéité.

Ce film est un excellent divertissement, une des meilleures comédies américaines de ces dernières années. Les héros sont diablement attachants et ce qui leurs arrivent est drôlissime sans se vautrer dans la vulgarité la plus totale. Il y a certes un peu de sujet qui tourne autour du sexe ou de la drogue, mais cela est fait avec un tel humour que ce qui pourrait passer pour lourd devient juste hilarant. Et c’est ce que l’on demande d’une comédie. Un film à regarder jusqu’au bout si vous tenez à en savoir plus…