Les Liaisons dangereuses: de Choderlos de Laclos (1782) à Stephen Frears (1988).


lucile.roussel - Posted on 08 décembre 2009

Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos ont donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques: Les Liaisons dangereuses (1959, R. Vadin), Les Liaisons dangereuses (S. Frears, 1988), Valmont (M. Forman, 1989), ou encore Sexe intentions (R. Kumble, 1999). L'adaptation de Stephen Frears est sans doute la plus réussie, même si elle s'éloigne parfois du livre.

Des personnages charismatiques

Le Vicomte de Valmont (joué par John Malkovitch) est un libertin sans scrupules qui, avec un certain charisme, joue avec les sentiments de ses conquêtes. Son alter-égo félinin est Madame de Merteuil (Glenn Close): une femme tartuffe, manipulatrice, fière, qui montre un bon jeu d'acteur en variant ses expressions faciales. En effet, aucun personnage ne sait ce qui se cache derrière son masque, subtilement représenté dans le film par la toilette de la marquise avant qu'elle ne se présene au public. Madame de Rosemonde, personnage sombre, accablé par la fatalité, (habillée entièrement en couleur sombre), semble être cependant le dernier personnage possédant de l'influence, car après la chute des deux libertins, c'est elle qui garde la correspondance - rôle non représenté dans le film.

Les victimes

Madame de Tourvel (Michelle Pfeiffer) est sans conteste la victime des libertins, l'enjeu d'un de leurs paris. Elle finit par en perdre la volonté de vivre. Cependant, signalons quelques ambiguités: est-ce bien la seule victime? L'oeuvre de Laclos la met évidemment en avant, mais ce qui semble sous-entendu, dans le livre, apparaît plus clairement dans le film de Frears. Les libertins, Valmont et Merteuil, sont les grands perdants: Valmont meurt en se repentissant du mal qu'il a fait à celle qu'il ne pensait pas aimer, lors du duel où il chuchote faiblement à l'oreille de Danceny. Merteuil, elle, à la fin du film, se fait huer au théâtre et perd son équilibre. Dans la scène finale, elle se démaquille en versant une larme devant un miroir. Les masques sont tombés, mais de manière plus pathétique que dans le livre : contrairement à Laclos, Frears nous fait éprouver de la sympathie pour Valmont.

Quelques avis sur le film

Justine, 19 ans: " J'ai d'abord vu le film, et il m'a paru plus vivant, il y a plus d'action. Le livre est parfois difficile à comprendre car plusieurs histoires se déroulent en même temps et c'est dur de démêler les différents faits rapportés. Il décrit cependant beaucoup mieux les sentiments des personnages ( Valmont tourmenté) et c'est en cela qu'il est véritablement passionnant."

Lucas, 19 ans:" Une bonne adaptation, un bon mélange loisir-littérature."

Lucile Roussel (L1 Humanités)