Au tour des vents en Normandie

Le vendredi 15 mai et le mardi 19 mai à 20h30
Concerts des vents de l'ensemble de Basse-Normandie

L’Ensemble de Basse Normandie met ses instrumentistes à vent à l’honneur avec ce concert qui leur est entièrement dédié.

Le concert débute par une version pour vents de la septième symphonie de Beethoven. Beethoven a révolutionné l'orchestre classique grâce à son oeuvre symphonique. Il a ouvert la voie au romantisme et sa septième symphonie a contribué, dans une certaine mesure, à la mise en place d'un nouveau type d'orchestration. Quelques mots s'imposent sur la réduction de sa symphonie pour un ensemble de neuf instruments. Beethoven a écrit plusieurs pièces pour ensembles à vent, dont l'octuor opus 103 en mi bémol. En 1816, quatre ans après la composition de la septième symphonie, Beethoven publie plusieurs versions de ses septième et huitième symphonies pour ce type d'ensemble, avant tout pour des raisons commerciales, mais sans pour autant négliger la qualité musicale de ses productions. Mais la modification de la formation entraîne obligatoirement d'autres modifications : l'oeuvre entière  a changé de tonalité, excepté le scherzo, qui se voit tout de même raccourci, tout comme le Finale. Beethoven a veillé à ce que ces changements obligatoires ( les dimensions de l'oeuvre originale la rendaient trop éprouvante pour un si petit ensemble) ne portent pas atteinte à l'intégrité de l'oeuvre.

Dans la deuxième partie du concert, on peut apprécier Richard Strauss et sa Sonatine n°1 pour seize instruments à vent. L'intérêt du compositeur pour les grands ensembles à vent s'était manifesté deux fois auparavant avec une Sérénade pour treize vents (écrite à 16 ans!) et une Suite opus 4 pour le même effectif. La première Sonatine fut écrite à Vienne en 1943 et créée à Dresde un an plus tard. Strauss a réussi à mêler dans cette oeuvre une atmosphère grave, dans laquelle pointe l'angoisse, avec une atmosphère plus légère, au charme bucolique. Cela donne une oeuvre élégante et équilibrée. L'Allegro se déroule dans le calme et utilise un thème emprunté à l'opéra "Daphné" joué par le hautbois. Les cors sont ensuite mis en valeur. Enfin, le Finale est le mouvement le plus développé et le plus contrasté. La richesse et les alliages de timbres, ainsi que la qualité du contrepoint y sont remarquables.

On arrive plein de curiosité pour découvrir ces formations un peu rares, et on repart les oreilles pleines de chaudes sonorités et de contrastes saisissants !
La salle Paul Eluard de Blainville sur Orne résonnait, ce mardi 12 mai, des accords pleins et riches des cuivres et des bois de l’Ensemble de Basse Normandie. C’est la baguette de Jean- François Verdier, jeune chef de talent, qui  leur insufflait  énergie et homogénéité. C'était un vrai challenge pour lui d’interpréter la célèbre septième symphonie de Beethoven avec neuf instruments seulement ! Passé l’étonnement du début, on se laisse prendre au jeu, et on cesse de comparer ce qu'on entend à la version originale. On retrouve avec plaisir tous les thèmes, qui ont parfois subi des transformations, mais qui sont toujours magnifiquement interprétés par les musiciens.

L’effectif passe à seize instrumentistes pour le Sonatine N°1 de Richard Strauss. Amoureux des instruments à vent, Strauss en connaît bien la technique et sait l’exploiter jusqu’à ses limites. Cette sonatine, écrite à la fin de sa vie, le lyrisme, la légèreté, et les douces mélodies alternent avec la virtuosité effrénée. Encore une fois, le chef et les musiciens se montrent brillants et offrent une interprétation sans faille qui vous font aimer cette musique et ces instruments !
Bref, ce concert est incontournable pour tous ceux qui passent leur week-end en Normandie et veulent l'agrémenter de sorties de qualité.

Claire BARROIS (L2)

Ensemble à vent de Basse-Normandie
Sous la direction de Jean-François Verdier

Le vendredi 15 mai à 20h30 au Centre Culturel d’Orbec et le mardi 19 mai à 20h30 à la Halle de Vire (Calvados)