Depuis 80 ans, le Musée d’art et d’industrie La Piscine, à Roubaix, surfe sur la vague du succès
dim, 01/19/2014 - 22:40 | Ajouter un commentaire
L’héritage d’une architecture
Depuis le 21 octobre 2001 et l’ouverture de ses portes au public, l’établissement peut se vanter de recevoir plus de deux-cent-mille visiteurs chaque année.
Le musée est le résultat d’une reconversion de l’ancienne piscine, à l’architecture typique de l’Art Déco, bâtie entre 1927 et 1932. C’est Jean-Baptiste Lebas, alors maire de Roubaix à l’époque, qui prend la décision de confier le travail à l’architecte Albert Baert. Dans la métropole lilloise, les constructions héritières du style Art Déco ont en grande majorité disparu. On peut encore y trouver quelques bâtiments qui témoignent du succès de ce style au début du XXe siècle. C’est le cas du Grand Hôtel, boulevard Jean-Baptiste Lebas et de l’Hôtel Art Déco Romarin sur les « grands boulevards » reliant Lille à Roubaix, qui ont conservé leur façade reconnaissable.
Dès les premières années de son ouverture, près de cent-cinquante-mille personnes visitent le musée et son jardin. Courant 2013, le Journal des Arts classait La Piscine en tête des musées les plus visités, pour les communes allant de 20 000 à 200 000 habitants. En 2008, l’exposition des œuvres de Chagall attire un grand nombre de visiteurs ; alors l’année dernière, le musée réitère, en proposant au public une large collection des toiles de l’artiste, qui illustrent son travail sur le volume. Une nouvelle fois, Chagall a confirmé l’engouement qu’il suscite, puisque pas moins de cent-trois-mille personnes ont été séduites par l’exposition.
Une ligne artistique éclectique
Au mois de décembre 2013, le Musée La Piscine a été le lieu d’une création artistique nommée Rabbittears. Le projet est lié à la tragédie qu’a connue le Japon le 11 mars 2011, quand suite à un tsunami, un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima a explosé laissant s’échapper une grande quantité d’eau radioactive. Au-dessus du bassin central du musée, 2 238 bols en céramique colorés représentant les pixels qui dessinent un lapin géant ont été disposés. Cette œuvre est une manière de ne pas oublier ce qu’ont vécu les Japonais, tout en leur apportant un soutien financier. Après trente jours d’exposition, chaque bol a été vendu. Un long-métrage est également prévu à la suite de cette création in situ.
Dans un tout autre genre, le musée propose une exposition temporaire sur l’œuvre de Jean-René Gauguin, du 15 février au 18 mai. Le public sera amené à découvrir les sculptures et les céramiques originales aux couleurs vives de cet artiste franco-danois, qui fait pour la première fois l’objet d’une exposition dans un musée français.
S. Baucheron
Crédits photos: Maurice Rucquois
L’Art Déco en France
Contrairement à celle de Roubaix, il subsiste de rares piscines à l’architecture Art Déco et toujours en activité. C’est le cas par exemple de la piscine Roger Salengro, à Bruay-la-Buissière dans le Pas de Calais. Paul Hanote est l’architecte du projet, sous le Front Populaire. Elle est inaugurée le 1er août 1936. Depuis sa rénovation en 1997, elle accueille le public de la mi-juin à la mi-septembre et elle est classée Monument Historique la même année.