Le nouveau film de Clint Eastwood a de quoi étonner, surtout lorsque l'on sait que l'histoire est bel et bien vraie. On se met instantanément à imaginer la Big Apple visitée par un avion, dans les eaux glaciales de l'Hudson au mois de janvier. L'image paraît surréaliste. 

Chesley Sullenberg a pourant réussi cette prouesse en 2009, bravant en quelque sorte les lois de la nature. On est stupéfait par les images puisque la projection personnelle est instantanée : la plupart d'entre nous ayant déjà pris l'avion.

Tout le monde est sauvé, on ne cesse de le clamer dans le film. On retrouve bien cet esprit manichéen des blockbusters américains, avec d'un côté le sauveur bien intentionné, et de l'autre, les compagnies d'assurance, ces requins qui ne prennent pas en compte la fin heureuse de l'histoire ; elles cherchent plutôt à orienter la responsabilité de l'accident sur Sully, déjà éprouvé par la médiatisation de son histoire, afin d'éviter le coût d'un nouvel avion pour la compagnie aérienne.

Tom Hanks reste convaincant dans le rôle de Sully. Il a ce regard désolé et plein de sincérité qu'on lui connaît. Il incarne chacun de ses personnages avec un tel naturel qu'on a du mal à l'imaginer autrement dans la vie privée. Mais le décalage avec le reste des acteurs et de l'hisoire dérange : le procès se dénoue si facilement que leurs rôles semblent mimés. On a le sentiment qu'ils sont un prétexte pour l'intrigue, et qu'il n'y a donc pas d'intrigue à proprement parler.

On s'imagine le voir sombrer, puis se relever du traumatisme, mais rien de cela n'arrive. 

Un film un peu trop lisse, à l'histoire pourtant spectaculaire.

 

Sully de Clint Eastwood, en salle depuis le 30 novembre 2016

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