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Ariane à Naxos ou l'affrontement joyeux du Lamento et de la Commedia dell'arte

Création de Strauss et d'Hofmannsthal, initialement rattachée à une représentation du Bourgeois gentilhomme de Molière, Ariane à Naxos (1916) voit l'opposition de la tragédie et de la comédie, de l'éternel et de l'éphémère incarnés respectivement par les figures d'Ariane et de Zerbinetta. Ode au mélange des genres, l'opéra se fait également « théâtre dans le théâtre » dans son prologue. Effervescence et troubles chez un riche propriétaire viennois, un jeune compositeur doit y présenter sa première création, Ariane à Naxos. Le maître des lieux souhaite faire suivre cette dernière d'une comédie dansée et chantée, avant de se raviser : l'opéra et la comédie se joueront... en même temps ! Désespoir du créateur, débat sur le genre musical, opposition des acteurs, la vie des coulisses se déroule alors sous nos yeux. Musicalement très variée, alternant chants héroïques, envolées lyriques, l'oeuvre s'inscrit dans la tradition d'Haydn et Mozart, le duo final de Bacchus et Ariane apparaissant comme le point culminant de l'ensemble. À l'affiche de l'Opéra Bastille à partir du 11 décembre, Ariane à Naxos est la reprise de la production mise en scène par Laurent Pelly jouée en 2003 à Garnier et déja en 2004 à Bastille sous la direction musicale de Philippe Jordan. Saluons la remarquable prestation de Sophie Koch (le Compositeur),de Jane Archibald qui reprend le rôle de Nathalie Dessay (Zerbinetta) ou encore de Ricarda Merbeth (Ariane). Un opéra à redécouvrir, entre fluidité et inconstance. Jubilatoire.


Noémie Boudet


Première le 11 décembre à 19h30. Représentations jusqu'au 30 décembre 2010. Opéra Bastille.  Présentation vidéo par Christophe Ghristi directeur de la dramaturgie de l'Opéra National de Paris.