L'Institut du monde arabe présente jusqu'au 31 janvier Osiris, les mystères engloutis d'Égypte, une exposition "en apnée" qui nous invite à mieux connaître la religion pharaonique.

Sur deux étages, l'archéologue et commissaire de cette exposition, Franck Goddio nous fait découvrir le mythe d'Osiris et les processions religieuses qui en ont découlées. Selon la légende, Osiris, dieu de la fertilité, a été assassiné par son frère Seth, dieu du désert. Ce dernier se débarrassa du corps en le jetant dans le Nil après l’avoir démembré. Isis, l'épouse et sœur d'Osiris parcourut le monde pour retrouver les fragments du corps du dieu et les rassembla. Grâce à ses pouvoirs divins, elle le ramena à la vie et ils conçurent un fils, Horus, qui vengea l’assassinat d’Osiris. De ce récit sont nés les mystères d'Osiris, cérémonies religieuses au cours desquelles les prêtres rejouaient l’histoire de l’assassinat et de la résurrection d’Osiris. Des processions nautiques emmenaient les restes du dieu depuis le temple du port de Thonis-Héracléion jusqu'au sanctuaire de Canope, la cité voisine.

Mais quels sont ces "mystères" dont l’exposition tire son nom ? Ce substantif utilisé pour définir les cérémonies appuie encore l'aura mystique qui se dégage des parois gravées de hiéroglyphes. Pourtant le terme n’est pas choisi au hasard : il désigne le culte d’Osiris comme faisant partie des religions à mystères de l’Antiquité, religions dont les rites étaient gardés secrets et réservés à une poignée d’initiés.

L'origine de ce projet repose sur les fouilles sous-marines réalisées entre 1996 et nos jours par Franck Goddio et son équipe, aux termes desquelles ont été découvertes les cités englouties de Canope et Thônis-Héracléion ainsi que les secrets dont elles regorgeaient. Canope était à la fin de l’antiquité un des centres du culte d’Osiris : on y a retrouvé une très importante quantité d’objets liés au culte du dieu et aux cérémonies en son honneur qui se déroulaient chaque année. Les ex-voto, barques sacrées et objets du culte qui reposaient au fond de la baie nous permettent de mieux appréhender le déroulement des célébrations religieuses de l’Egypte des pharaons dont nous avions jusqu’à lors peu de traces matérielles.

Au total deux-cent cinquante objets retrouvés lors des fouilles sont exposés, complétés par le prêt exceptionnel de quarante œuvres par les musées du Caire et d'Alexandrie, certaines étant présentées pour la première fois hors d’Egypte !

Ajoutons à cela une muséographie envoutante qui ne laisse rien au hasard et joue savamment de la pénombre et de la lumière pour nous plonger à la fois sous les eaux de la baie et dans le secret des temples en pleine célébration des Mystères. Le lourd clapotis de l’eau se fait entendre et des projections lumineuses nous donnent à voir le sable des fonds marins sous nos pieds ; des frises de dieux et de déesses défilent sur les parois, et l’on croit distinguer au loin le chant des prêtres. Grâce aux lumières bleutées et aux bruits aquatiques, le spectateur accompagne les archéologues dans leurs fouilles sous-marines, découvrant à chaque brasse un nouveau trésor.

Nous remontons petit à petit des profondeurs vers les étages de l’exposition pour émerger, à son terme, dans les couloirs de l’IMA après un long et passionnant rêve !

Mathilde Fouillet, Apolline Mauger et Alice Sammut

Quoi ? Osiris, les mystères engloutis d'Égypte
Ou ? L'Institut du monde arabe

Quand ? Jusqu'au 31 janvier
Réservations et informat
ions supplémentaires : www.exposition-osiris.com/