Skip to Content

Répondre au commentaire

Eclatante répétition d'Ariane à Naxos

Les MCEI étaient à l'Opéra Bastille ce mardi 7 décembre, pour assister à une répétition d'Ariane à Naxos (Ariadne auf Naxos) : musique de Richard Strauss, livret de Hugo von Hofmannstahl. Du premier balcon, nous avions vue sur la scène et sur la fosse, laquelle semblait immense par rapport à l'effectif orchestral - cordes, bois, cuivres et percussions par un, deux ou trois, piano et célesta. En effet, cet opéra, en un prologue et un acte, avait été créé en 1916 au Hofoper de Vienne. De 14h30 à 17h30, nous avons entendu un filage du prologue ; le chef d'orchestre en a ensuite fait retravailler la plupart des passages, ainsi que le grand air de Zerbinetta (Jane Archibald, soprano), extrait de la seconde partie de l'œuvre.
Le prologue présentait un professeur de musique (Detlef Roth, baryton), demandant au majordome Franz Mazura d'ajouter au programme de la fête en préparation un opéra "buffa" à l'opéra "seria" initialement prévu. Sacrilège ! La troupe des Italiens était là : Arlequin (Edwin Crossley-Mercer, baryton), Scaramouche (François Piolino, ténor), Truffaldino (François Lis, basse), Brighella (Michael Laurenz, ténor) et surtout la charismatique Zerbinetta, déjà accompagnée d'un officier détendu (Vincent Delhoume, ténor). Zerbinetta, soutenue par le maître à danser (Xavier Mas, ténor), assurait savoir mélanger les genres ;  la Primadonna (Ricarda Merbeth, soprano) s'était alors inclinée. Le compositeur (Sophie Koch, soprano), amené par le laquais (Yuri Kissin, basse), a essayé de convaincre le Ténor (Stefan Vinke) de prendre son parti. Le jeu de scène a été comique : plutôt discuter avec le perruquier (Vladimir Kapshuk, basse), adieu l'artiste ! 
Le chef d'orchestre dirigeait cette répétition scène et orchestre, bientôt suivie de quatre autres, six jours avant la représentation. Le metteur en scène, Laurent Pelly, était au centre du parterre avec la partition, allant parfois sur scène pour adresser des consignes, individuellement et à voix basse. Philippe Jordan a conduit avec chaleur les chanteurs et l'Orchestre de l'Opéra de Paris. Communiquant parfois avec des onomatopées, il a chanté en allemand et a transmis ses interprétations avec efficacité, sur le mode impératif. Son bras droit pour la pulsation ; son bras gauche pour l'expression, les dynamiques, la distribution des entrées, les pauses et le changement des pages du conducteur. Mais, dans les passages impétueux, ses bras mimaient la rondeur, le staccato et le legato. Il se penchait, se baissait, se relevait, pour manifester contrastes et accents : l'orchestre a ainsi accompagné les chanteurs avec âme. L'ensemble nous a communiqué son souffle et ses couleurs impressionnistes.
Aurélie Vasseur

Répondre

CAPTCHA
This question is for testing whether you are a human visitor and to prevent automated spam submissions.
7 + 7 =
Solve this simple math problem and enter the result. E.g. for 1+3, enter 4.