En octobre 2000, Yael Naim prête sa voix au personnage de Myriam dans la comédie musicale Les Dix Commandements. Sept ans plus tard, elle revient avec un album éponyme qui la propulse sur le devant de la scène. La chanteuse aux origines israëliennes présente au public français des textes mêlant français, hébreu,  et anglais portés par une voix fragile et suave et par une instrumentation recherchée. Sa chanson "New Soul", utilisée dans une publicité pour Apple, la fait connaître aux Etats-Unis.
Puis elle retrouve son complice de la première heure David Donatien pour peaufiner, sur deux années, dans son appartement parisien, leur nouvel album : She was a boy. L'album, dans les bacs depuis octobre 2010, est proposé avec un livret de photos montrant les artistes au travail. On y découvre des musiciens polyvalents toujours à la recherche de nouvelles sonorités et d'instruments originaux. Les treize chansons révèlent à nouveau une volonté expérimentale. On y retrouve cette même intimité qui faisait le charme du précédent opus. Le ukulélé y croise la cithare, et le saxophone ténor dialogue avec le glockenspiel (sorte de xylophone). Naim et Donatien s'entourent de personnalités atypiques de la musique, comme Tété ou Spleen. Cette collaboration donne de l'étoffe aux morceaux.
Mais cette fois, l'hébreu et le français ont disparu au profit de l'anglais. Les chansons sont d'une durée calibrée, les rythmes se ressemblent et les textes déçoivent par la pauvreté du vocabulaire et des thèmes, somme toute assez répétitifs. Motivation commerciale? Yael Naim semble avoir voulu appliquer la même recette qui avait fait le succès de "New Soul" dans le domaine anglo-saxon. Multiplier les collaborations musicales ne leur aura pas permis de pallier le manque de profondeur des textes. On regrette que Yael Naim ait renoncé à l'hébreu et à cette rencontre de deux mondes : en un mot, She was a boy nous laisse sur notre faim. On attend leurs concerts à la Cigale du 26 au 29 janvier 2011, ainsi que le prochain album pour savoir quelle nouvelle voie les deux artistes décideront d'explorer. 


Aurore Boise et Alexandra Buisson-Labis 


She was a boy, Yael Naim et David Donatien, 16,90€ 

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