Succès assuré jusqu'au 23 janvier pour le Musée Jacquemart-André avec son exposition Rembrandt intime.


Nous venons au Musée Jacquemart-André pour voir son exposition temporaire. Mais la visite commence plus tôt que prévu. Dès notre arrivée dans l'hôtel particulier, nous sommes éblouis par le faste du lieu. Sur le chemin pour nous rendre à l'exposition temporaire, plusieurs arrêts s'imposent. L'élégance de la cour et des salons, conservant leur agencement du XIXème siècle, ainsi que les collections présentées acquises par Edouard André et Nélie Jacquemart, suscitent notre intérêt. Peu de lieux comme celui-ci subsistent encore à Paris.

En arrivant aux salles d'exposition temporaire, nous voilà plongés dans un tout autre univers. Adieu les dorures et les fresques au mur, la muséographie est plus sobre, les couleurs pastels. Notre œil peut désormais se dédier uniquement aux œuvres présentées. L'exposition est construite autour de trois peintures acquises par le couple Jacquemart-André et d'environ trente œuvres prêtées. Au fil des salles, nous suivons l'évolution du style de Rembrandt, de sa jeunesse à sa maturité.

Plusieurs autoportraits de l'artiste ainsi que des portraits de ses proches ponctuent l'exposition. Nous sommes plongés dans l'intimité de Rembrandt von Rijn, dont l'exposition révèle la personnalité et le génie. L'art de Rembrandt frappe le visiteur par son réalisme. Qu'il s'agisse de se représenter lui-même ou de peindre ses proches, il fait ressortir les moindres détails. Il crée ainsi des tableaux empreints d'une grande sensibilité. 

Dans son Autoportrait à la tête nue réalisé en 1633, l'artiste montre sa fragilité. Dans le portrait de Saskia en Flore, il représente sa femme, laissant sentir toute l'admiration et l'amour qu'il lui porte. Au fil des années, Rembrandt gagne en notoriété et reçoit des commandes de portraits. Comme celui de la Princesse Amalia van Solms, ils sont d'une beauté et d'un réalisme saisissants. Rembrandt, ne se souciant guère de flatter le commanditaire, représente les personnes aves leurs défauts.

L'exposition présente l'intimité de Rembrandt mais aussi son intérêt pour les scènes religieuses. Maitre des clairs-obscurs, le peintre retranscrit la sacralité des scènes bibliques avec une grande virtuosité. Dans la toile, Repas des pèlerins d'Emmaüs, le Christ apparaît dans l'ombre face à un pèlerin éclairé d'une vive lumière, qui semble saisi d'étonnement devant le mystère de la résurrection. Lorsque Rembrandt représente Saint Paul assis à sa table de travail, il crée une atmosphère mystique en éclairant le saint par deux sources de lumière inconnues. Rembrandt, par sa maitrise des techniques de peinture, fait ressentir au spectateur des émotions fortes et nous permet d'imaginer la réalité de son siècle.


L'exposition nous permet aussi de comprendre la démarche artistique de Rembrandt. Elle présente de nombreux dessins préparatoires et gravures de l'artiste, ce qui nous permet d'entrer dans son processus de création et de mieux comprendre les techniques utilisées. Plusieurs étapes de gravure nous sont présentées. Par exemple, le deuxième et le quatrième état du Christ en croix nous montrent l'évolution de la conception de cette gravure
 par Rembrandt. Nous pouvons comparer les œuvres et mieux comprendre l'évolution de la pensée de l'artiste.


Nous sortons de la dernière salle heureux d'avoir découvert Rembrandt sous un nouveau jour, dans une exposition de qualité, loin des grandes toiles qui font sa renommée. 



Exposition Rembrandt intime du 16 septembre 2016 au 23 janvier 2017
Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann 75008 Paris

Tarif plein : 13 euros
Tarif réduit : 10 euros


                                                                                Anaïs Godemet

 

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