Un Orient de consommation

L'Orient appelle à l'exotisme, au voyage et au dépaysement. Véritable source de fantasme et d'attrait pour les Occidentaux dès le XVIII^e siècle – et plus encore au XIX^e siècle avec des écrivains tels que Victor Hugo, Flaubert ou Nerval –, cet objet de curiosité est devenu, au fil des années, un produit de consommation du monde occidental. Dans le cadre de la saison de la Turquie en France, l'Académie des Beaux-Arts présente l'orientalisme d'un point de vue atypique : la place est laissée au quotidien. Des paquets de cigarettes aux bibelots, des bandes dessinées (Bécassine chez les Turcs, Tintin) aux cartes postales, en passant par des affiches de voyage, d’exposition ou de publicité, l’exposition offre aux visiteurs, sous cet aspect populaire, un parcours ludique haut en couleurs et riche en détails.

Quatre thèmes marquants de l’orientalisme sont déclinés : l’exotisme et ses clichés (la silhouette des mosquées, le chameau, la femme voilée), l’ethnographie, l’érotisme et la dimension historique. Au centre du propos réside la confrontation entre un orientalisme occidental et un orientalisme oriental. Car, contraintes de s’adapter aux modes occidentales, les populations – notamment la Turquie – ont intégré et repris à leur compte clichés et caricatures.

Commissaire de l’exposition : Edhem Eldem

Jusqu'au 26 février. Académie des Beaux-Arts, salle comtesse de Caen, quai de Conti (6e). Tous les jours sauf le lundi, de 11 heures à 18 heures. Entrée libre. www.academie-des-beaux-arts.fr/actualites/

 Aurore Bachelet